Bilan de la campagne pour les éléctions européennes de juin 2009
Du nucléaire dans la campagne des élections européennes
Le Réseau "Sortir du nucléaire" a organisé une grande campagne nationale "Agissons pour une Europe sans nucléaire" à l’occasion des élections européennes du 7 juin 2009. Quel bilan tirer de cette campagne ?
La campagne s’est déclinée autour de trois axes forts :
Les grands partis traditionnels n’ont pas répondu ou de manière très décevante.
L’UMP a sans doute considéré que la "réponse" de Rachida Dati lors
d’un meeting de jeunes UMP où elle confondait énergie et électricité nucléaire était
suffisante (voir la
vidéo)… Le PCF, comme le parti présidentiel, n’a fait aucune
réponse, ni au questionnaire, ni aux cartes reçues pourtant massivement. Le Parti
socialiste a répondu systématiquement à toutes les sollicitations par une lettre
type de son directeur de campagne par une position dans la ligne du service de communication
d’AREVA, EDF et compagnie de pro nucléaire honteux. En effet, puisque l’optique
nucléaire est un choix des élites pourquoi celles-ci ne l’assument-elles pas ? Sans
doute parce qu’elles savent bien qu’il n’en est pas de même dans la
population…
Bien entendu, tous sont pour les énergies renouvelables… mais à condition de continuer à
détourner les budgets de la recherche sur le nucléaire !
Ce sont les outsiders qui ont su tirer parti de cette campagne. La bonne surprise est arrivée par l’écologie politique. Europe écologie alignait les têtes de liste connues pour leur engagement antinucléaire fort (Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD et Yannick Jadot, ancien de Greenpeace espionné par des officines privées à la solde d’EDF, José Bové…), le Modem également avec Jean-Luc Bennahmias et Corinne Lepage. Le NPA avait fait du nucléaire un point de désaccord fondamental avec le PCF pour ne pas rejoindre le Front de Gauche pendant que Jean-Luc Mélanchon du Parti de Gauche prenait position, en son nom propre, pour la sortie du nucléaire avec l’espoir, un jour, de faire bouger le PCF … Les réponses des listes Alliance Écologiste Indépendante, Europe Décroissance et Europe Démocratie espéranto ont également été jugées comme très satisfaisante dans l’évaluation du Réseau "Sortir du nucléaire" qui a été transmises aux médias quelques jours avant les élections.
Si tous n’ont pas tiré les mêmes avantages électoraux de cette prise de position, le très bon score de la liste Europe écologie envoie au Parlement Européen des élus "gonflés à bloc" comme José Bové qui veut faire du sommet de Copenhague de décembre 2009 un grand test de mobilisation sur le climat, mais aussi sur la lutte contre le nucléaire. Corinne Lepage qui avait publié une tribune dans Le Monde, la veille du scrutin, titrant "le nucléaire, une erreur historique" a été élue. Dans le même journal Daniel Boy, directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réaffirme que "Pour les Verts, la question du nucléaire est identitaire" et Ben Cramer de conclure sur le site écolosphère "Le nucléaire civil, la prochaine bataille d’Europe Écologie ?".
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", la prochaine étape est maintenant celle du sommet mondial de Copenhague dont les enjeux concernant les mesures drastiques à prendre pour le changement climatique seront essentiels. L’enjeu majeur est d’empêcher le lobby nucléaire de profiter de la crise pour se remettre en selle en faisant passer le nucléaire pour une "énergie propre" (non émettrice de gaz à effet de serre). Les sommes monstrueuses indispensables au développement du nucléaire viendraient se soustraire à celles des programmes d’adaptation des pays en développement pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique. De plus, l’inévitable prolifération nucléaire installerait les prochains conflits mondiaux (approvisionnement en uranium, accès à l’eau et à la nourriture, bombes sales, terrorisme…).
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