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NPA

Nouveau Parti Anticapitaliste

Réponses envoyées par Olivier Besancenot pour l’ensemble des listes.


Voir en ligne : NPA européennes 2009

Enjeux européens

Question 1/17 : Quelle expression vous semble le plus appropriée pour qualifier le nucléaire ?

  • « énergie sale et dangereuse »

Depuis la mine jusqu’à l’usine de retraitement des combustibles usés, l’énergie nucléaire contamine l’environnement et les travailleurs. De plus, le bilan carbone du nucléaire n’est pas nul (extraction, transport de l’uranium, construction et démantèlement des réacteurs et des installations nucléaires).

Question 2/17 : Pour lutter contre l’effet de serre, le nucléaire vous semble :

  • Une option trop chère et trop dangereuse

Le nucléaire ne peut pas être une solution à la lutte contre l’effet de serre car sa contribution à la production énergétique mondiale reste très faible (quelques pourcents), et cela continuerait à être le cas même si sa part doublait. Ce qui n’est d’ailleurs pas souhaitable car cela demanderait une mobilisation capitalistique considérable (coût d’un EPR dépassant 3 milliards d’euros), cet argent créerait beaucoup plus d’emplois durables dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables. De plus, les réserves d’uranium connues (environ 80 ans au rythme de consommation actuel) ne permettent pas de doubler le nombre de réacteurs. Il reste bien sûr la possibilité de développer la filière surgénératrice mais elle est encore plus dangereuse et coûteuse (cf Creys-Malville).

Question 3/17 : Selon vous, les fonds pour la recherche et le développement devraient aller d’abord vers (classer par ordre de priorité) :

  • 1-La maîtrise de l’énergie (seule technologie permettant à tous les hommes de la planète d’avoir une égalité pour l’accès à l’énergie)
  • 2-Les énergies renouvelables (Le solaire et l’éolien ont des potentiels considérables sur l’ensemble de la planète, ce sont les technologies les plus propres et accessible à tous de manière décentralisée)
  • 3-La sûreté (renforcer les procédures des centrales existantes en attente d’une fermeture programmée)
  • 4-Le démantèlement (Travailler au renforcement du suivi du démantèlement des zones les plus contaminées dans le cœur du réacteur avec stockage en surface et en interdisant strictement la rmise dans le domaine public de matériaux dit très faiblement contaminés (sans aucun seuil d’exemption).
  • 5-Les centrales à cycle combiné et la cogénération afin d’optimiser l’utilisation des énergies fossiles pendant une vingtaine d’années en transition avant leur abandon dans une société de totale maîtrise l’énergie et d’énergies renouvelables.
  • 6-La fusion (à abandonner)
  • 7-La 4ème génération (à abandonner)
  • 8-L’enfouissement des déchets (à abandonner)

Question 4/17 : Quelle est votre opinion par rapport aux principes exprimés dans la Convention d’Aarhus (accès à l’information, participation des citoyens, transparence) et à leur application au nucléaire ?

  • Les principes de la Convention sont insuffisamment mis en œuvre, et surtout formulés de manière trop vague pour pouvoir permettre une véritable démocratie environnementale.

Le nucléaire ne pourrait pas résister à la transparence, il faut transformer les Commissions Locales d’Information (CLI) en lieu de contrôle des installations nucléaires par les travailleurs et les usagers. Les participants pourraient par exemple refuser le recours aux intérimaires, demander des études et des balises indépendantes, fixer des objectifs ambitieux de contrôle et de baisse des rejets radioactifs et chimiques des installations nucléaires ainsi que des rejets d’eau chaude en période d’étiage des cours d’eau. Ces assemblées pourraient aussi préparer la reconversion des travailleurs suite à la programmation de la fermeture des installations nucléaires et mettre en place des programmes régionaux de valorisation des potentiels énergétiques locaux.

Question 5/17 : Quelle est votre opinion sur les niveaux de sûreté nucléaire en Europe ?

  • Ils doivent être améliorés et harmonisés sur la base des meilleures pratiques existantes

Question 6/17 : Le traité de Maastricht prévoit, à terme, la création d’une défense européenne ; quelle serait votre opinion vis-à-vis d’une politique de défense européenne incluant le nucléaire ?

  • Vous êtes défavorable à l’idée d’une défense nucléaire européenne

L’Otan était un outil de l’impérialisme des Etats unis dans le cadre de l’affrontement des blocs. Aujourd’hui, il continue à servir les intérêts des Etats Unis et de ses alliés mais pas ceux des peuples (exemple en Afghanistan). La défense européenne doit s’orienter vers les principes de la non violence active par et au service de la population bien sûr sans nucléaire. Mais la meilleure prévention des conflits est l’égalité sociale et des droits entre les peuples et ce principe n’est pas généralisable dans le cadre d’une économie capitaliste.

Question 7/17 : Quelle est votre opinion par rapport au traité Euratom, dont le but est de promouvoir le nucléaire ?

  • Il manque de transparence
  • Il est illégitime et devrait être abrogé

Question 8/17 : Pour vous, une Europe sans nucléaire serait un objectif :

  • Indispensable pour la sauvegarde de notre planète, et réalisable s’il se trouve une volonté politique suffisante

Ceci est tout à fait réaliste car la part du nucléaire dans l’énergie européenne est faible ou nulle pour la majorité des pays d’Europe.

Question 9/17 : Que penseriez-vous d’une harmonisation européenne des prix de l’énergie sur la base des coûts fiscaux, sociaux et environnementaux ?

L’accès à l’énergie et à l’eau pour tous les habitants devraient être un principe fondamentale de l’Union Européenne. La fourniture pour les usages de base étant gratuite puis le prix augmentant ensuite fortement pour les autres utilisations. L’énergie étant détenu par un service public européen sous contrôle des travailleurs et des usagers.

Question 10/17 : Estimez-vous, d’une manière générale, que le fonctionnement de l’Union Européenne est démocratique ? Que proposeriez-vous pour remédier au déficit démocratique ?

Non

Enjeux nationaux à répercussions européennes

Question 11/17 : Quelle est votre opinion par rapport au rôle de la France dans la relance du nucléaire dans le monde par la vente de réacteurs à l’étranger ?

  • Vous vous inquiétez des risques engendrés par cette relance (vulnérabilité au terrorisme, prolifération, maintien de pratiques coloniales vis-à-vis des pays fournisseurs d’uranium)

Sans forte participation de l’argent public, le nucléaire ne peut pas être viable économiquement, il ne faut plus investir un seul euro dans le nucléaire en dehors du renforcement transitoire de la sûreté des centrales (en fermant immédiatement les plus vieilles :Fessenheim et Bugey) et le démantèlement. Il n’y a plus de mines d’uranium en activité en France et une entreprise comme AREVA qui a scandaleusement laissé des millions de tonnes de déchets autour des sites des mines continue de faire des profits au mépris de la santé des travailleurs en Afrique (ex :Niger) et de l’ environnement.

Question 12/17 : Que représente pour vous l’annonce d’un nouvel EPR (plusieurs réponses possibles) ?

  • Un gouffre financier, dont les coûts auraient pu créer beaucoup plus d’emplois s’ils avaient été affectés à la maîtrise de l’énergie et au développement des énergies renouvelables.

Aujourd’hui, le coût d’un démantèlement sûr est totalement sous-évalué en France et les déchets nucléaires devront être surveillés pendant des millénaires. Le choix de construire de nouveaux réacteurs est totalement irresponsable non seulement pour le risque immédiat mais pour les conséquences sur le très long terme.

  • Une décision incompatible avec l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale en France et l’impératif d’économiser l’énergie
  • Une production de nouveaux déchets nucléaires

Les déchets du combustible MOX utilisé par les EPR sont encore plus dangereux alors qu’il faudrait au contraire stopper l’extraction du Plutonium à la Hague.

Question 13/17 : Quelle est votre opinion par rapport à la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique Nord-Est (dite « OSPAR ») ?

  • Vous estimez que la France devrait adopter des mesures afin d’appliquer l’annexe demandant de réduire à zéro les rejets d’ici 2019
  • Vous estimez que la France devrait arrêter au plus vite les installations à l’origine de la pollution maritime, et notamment l’usine de retraitement-extraction de plutonium de La Hague.

Il faut en finir avec la politique de communication d’AREVA à la Hague qui parle de « zéro impact sur l’environnement « et mettre en application le zéro rejet avant 2019 pour la Hague mais aussi pour les centrales nucléaires qui contaminent aussi l’environnement en fonctionnement normal. Pour cela il est impératif de revoir immédiatement à la baisse les autorisations de rejets (radioactifs, chimiques mais aussi d’eau chaude pendant la période d’étiage des rivières et des fleuves sans accorder non plus des dérogations)

Question 14/17 : Quelle serait votre préconisation par rapport à la politique nucléaire de la France dans les décennies à venir ?

  • Mettre en œuvre la sortie du nucléaire dans les meilleurs délais.

Une sortie du nucléaire en dix ans est possible avec une forte volonté politique.

Question 15/17 : Quelle serait votre préconisation par rapport à la gestion des déchets nucléaires ?

  • Continuer les recherches et conserver les déchets en surface sur les sites

Le mieux serait de les garder un certain temps sur les sites de production mais les sites de production ne sont pas prévus pour du stockage à long terme et le stockage en sub-surface sans retraitement pourrait être la meilleure solution.

Question 16/17 : La France exporte une grande partie de l’électricité qu’elle produit, mais doit supporter les coûts du démantèlement des installations et de la gestion des déchets ; quelles réflexions cela vous inspire-t-il ?

L’électricité doit être produite sur des sites proches des lieux de consommation en raison des fortes pertes sur les lignes THT, sans compter la défiguration des paysages. La France remet en fonctionnement ses vieilles centrales thermiques en hivers et importe aussi de l’électricité pour faire face aux pics de consommation du chauffage électrique qu’il faudra reconvertir si nous voulons sortir du nucléaire. Quant au risque nucléaire, l’accident de Tchernobyl a montré que la radioactivité ne s’arrêtait pas aux frontières. Un nouvel accident grave, avec fusion du cœur d’une centrale de type PWR, est envisageable en Europe. il faut donc programmer la sortie du nucléaire en commençant par les plus vielles centrales et les plus dangereuses (Fessenheim et Bugey en France).

Question 17/17 : Soutiendriez-vous la création d’un organisme indépendant chargé d’évaluer les coûts du démantèlement des installations, ainsi que celle d’un fonds ad hoc indépendant pour recevoir les sommes nécessaires ?

Oui, mais cet organisme ne doit pas se résumer à un rassemblement d’experts mais doit comprendre des travailleurs du secteur de l’énergie et des usagers.


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